André Piron, 27.2.1922, to Olaf Fønss
(German translation at the bottom of the page)
Verviers, le 27 février, 1922
Monsieur Olaf Fönss,
26 St. Knudsvej, 26
Copenhague (Danemark)
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Monsieur,
Veuillez s.v.p. Mr Olaf Fönss accepter mes excuses pour la liberté que je me permets de prendre de vous écrire. Etant lecteur habitué du journal »Ciné pour Tous«, j’appris ainsi l’adresse de la firme Nordisk. J’écris à Nordisk pour obtenir les renseignements principaux au sujet de votre personne. Ma lettre mentionneait cinq questions, que voici : 1o) Si vous tourniez toujours 2o) Si vous étiez de parenté avec Mr Aage Fönss 3o) Votre photographie 4o) Votre adresse 5o) L’année, l’endroit et le nom de la firme où fu[?]t tourné le scénario Homunculus. Les Messieurs de la Nordisk, eurent l’amabilité dont je leur en serai très reconnaissant, de me répondue aux cinq questions et en m’envoyant votre photographie. Vous vous demanderez peut-être la ou les raisons pour laquelle ou lesquelles, je me permets de vous écrire ? Et bien, voici. Depuis quelques années déjà, je fréquente souvent les salles de cinéma, j’en par ce moyen le bonheur de vous voir rarement à l’écran. Les films où je vous ai vu sont, l’Epée flamboyante ou l’Astre d’épouvante, Spéculateur, les deux frères, Atlantic et Homunculus. Tous furent dignes d’admiration et même sans vous flûter d’esctase ! Surtout le film »Homunculus« où vous vous incarniez vraiment corps et âme et dans votre rôle. Votre rire sarcastique en jetant votre tête en anière, puis tout-à-coup à moi dire, l’aspect d’un tigre dans toute sa fureur, démontraient votre talent supérieur aux autres acteurs. Une belle scène que je me rappellerai toujours dans Homunculus c’est-à-dire, c’est lorsque dans un des tableaux de la deuxième scène, ayant dans vôtre rôle, guéri le roi paralytique et que vous eûtes comme récompense la haine du roi et de tout son peuple ; ils tuèrent votre beau chien et vous en pleurs, vous enterriez la malheureuse bête ; alors une réaction psychique s’étant opérée, vous étiez devenu rageux, les traits décomposés menaçant la mort au premier des humains sur votre passage et que vous trouvant face d’un bambin, votre noble Visage se rasséna jusqu’à sangloter. Cela Mr Olaf Fönss, c’était sublime en un mot, je vous trouvais superbe magnifique, splendite et rayonnant! D’autres et d’autres scènes et tableaux que je dois m’alestenir d’écrire, car il me faudrait un volume. Je n’ai jamais rencontrer, artiste pareille à vous, même dans les femmes, toutes les vedettes de l’écran actuel ne viennent pas encore à votre cheville, à citer des Farnum, Mary Pickford, Douglas Fairbank et compagnie. Je suis heureux d’apprendre que Mr Aage Fönss est votre frère, con je l’ai vu dans »Parjure« et »l’Ami Commun« et je n’ai qu’à le féliciter. De même que Mr Valdemar Psilander et comme femme Asta Nielsen, la seule douée d’un talent approchant du vôtre et pas encore dans le film »Hamelet« une production Art de Copenhague. Due de démarches vaines j’ai fait auprès des directeurs des salles de cinéma de ma ville et des environs pour vous revoir à l’écran ! Un passage dans le film »Homunculus« où j’ai pu déceler votre beauté, c’est lors que vous étiez déguisé en houilleur dans la 4ième série, commandant, excitant la foule; là vous étiez en désordre et toujours c’est en désordre que l’on voit une très belle femme ou un très bel homme comme vous l’êtes ! Vous avez une de ces physionomies qu’on oublie jaimais ! Vos traits sont la perfection même, qu’un peintre habile aurait du plaisir à reproduire ! Toute personne qui a un point de votre ressemblance est belle ; qu’est-ce par vous-même ! Vous avez un front d’une noblesse élevée, supérieure en un mot surtout dans Homunculus vous paraissez d’une »beauté funèbre« ! Et ce n’est pas tout, outre votre charmante physionomie, vous avez la grandeur, l’envergure, la moulure, la force musculaire, l’énergie vitale et la droiture ; en un mot pour terminer vous êtes comme physique et je suppose comme mentalité aussi, l’homme perfectionné, vous avez tout pour vous et une chose en plus l’art scénique. Je lisais dernièrement sur le »Ciné pour Tous« qu’on ne comptait guère vingt personnes réelement magnétiques à l’écran actuel et bien à mon avis, il me semble et je puis affirmer que vous êtes Magnétique. Vous n’êtes pas de ceux qui ressemblent à des mannequins de coutures et de gravures de modes, bref pas l’automate du metteur en scène comme le genéral parmi le monde actuel de l’écran. J’ai bien fait des kilomètres à pied pour vous revoir sur l’écran d’un cinéma d’un petit village isolé. Ma confession Mr Fönss est bien sincère ne croyez point à un seul mot de flaterie, vous êtes pour moi et pour un de mes amis, le seul artiste admiréx et préféré. Due de personnes en Belgique qui ont trouvé le film »Homunculus« absurde, mais moi sans me vanter je le comprenais, je savais qu’Homunculus était un être imaginé par les alchimistes du Moyen-âge, tel que Paracelse qui disait que la nature et l’art nous donnait le moyen de le créer et que ce serait un génie familier capable d’actions, les plus sublimes. Naturellement ceci est peut-être chimérique mais enfin Homunculus rentrait dans le domaine scientifique. Depuis que je vous ai vu à l’écran, aucun autre artiste que vous ne m’a plus frappé l’imagination. La première fois que je vous vis j’avais douze ans et je ressentais en moi, pardonnez l’expression, une impression de domination, de grandiose ; surtout avec accompagnement d’orchestre, d’un air maestoso. Je compte à présent dise huit printemps et je me sens attiré vers le cinéma, vers l’art, entre parenthèse, c’est vous, à votre inssu naturellement, qui me fit Naître ce goût infini. J’ai l’intention de partir pour Paris, cette année et s’il y a possibilité d’entrer dans une firme cinématographique française. J’espère bien être accepté, car j’ai pleine confiance en moi et je suis dégrossi par un artiste d’opéra, ami intime de mon père et en plus un magnifique scénario, entièrement découpé, dont j’en suis l’auteur à présenter à Messieurs les metteurs en scène, prouvant encore mon goût persistant pour l’art. Lors que je serais à Paris, si cela ne vous dirange, je vous enverrais ma photographie. Je vous prie Mr, si vous aviez une photo disponible de votre personne à me vendre de me l’envoyer le plus vite possible. J’ai déjà une photographie de vous seulement, je l’ai mise dans un bel album, mais pour faire mon prochain voyage, je crains que la photographie ne se détériore, tandis que si j’en avais deux, je pourrais laisser une chez mes parents et l’autre l’a prendre avec moi que je considérerais comme une relique. J’ai bien fait l’achat de six affiches d’Homunculus à la Maison Bodart, mais cela c’est assez encombrant pour partir.
Je termine Monsieur, en vous demandant pardon, de ma longue lettre et en vous présentant mes Salutations, les plus distinguées et les plus respectueuses.
Votre jeune admirateur
Tout dévoué,
APiron Fils
Dans votre prochaine lettre que j´espère bientôt recevoir, n’y aurait-il nulle indiscrétion de savoir votre taille et votre âge exactes.
En vous remerciant d’avance.
Verviers, den 27. Februar 1922
Sehr geehrter Herr!
Ich bitte Sie, Herr Olaf Fönss, meine Freiheit zu entschuldigen, die ich mir erlaubte, Ihnen zu schreiben. Als regelmäßiger Leser der Zeitschrift »Ciné pour Tous« erfuhr ich so die Adresse der Firma Nordisk. Ich schreibe an Nordisk, um die wichtigsten Informationen über Ihre Person zu erhalten. In meinem Brief stellte ich fünf Fragen, die da sind: 1o) ob Sie noch immer drehen 2o) Ob Sie mit Herrn Aage Fönss verwandt sind 3o) Ihr Photo 4o) Ihre Adresse 5o) das Jahr, der Ort und der Name der Firma, wo Homunculus gedreht worden ist. Die Herren der Nordisk besaßen die Freundlichkeit, für die ich ihnen sehr dankbar bin, mir die fünf Fragen zu beantworten und mir Ihr Foto zu schicken. Sie fragen sich vielleicht, was der oder die Gründe sind, weshalb ich es mir erlaube, Ihnen zu schreiben? Nun, also. Seit einigen Jahren schon gehe ich oft in die Kinos, Ich habe auf diese Weise das seltene Glück, Sie auf der Leinwand zu sehen. Die Filme, in denen ich Sie gesehen habe, sind, Flammendes Schwert oder Stern des Schreckens, Spekulant, die beiden Brüder, Atlantis und Homunculus. Sie alle waren bewundernswert, und das auch ohne von Ihnen in Ekstase zu schwärmen. Vor allem der Film »Homunculus«, in dem Sie Ihre Rolle wirklich mit Leib und Seele verkörperten. Ihr sarkastisches Lachen, bei dem Sie den Kopf hochwerfen, und dann urplötzlich, wie ich sagen möchte, der Anblick eines Tigers in seiner ganzen Gewaltigkeit, zeigte Ihr überlegenes Talent gegenüber allen anderen Schauspielern. Eine schöne Szene, die mir von Homunculus immer in Erinnerung bleiben wird, war die in einem der Bilder der zweiten Szene, in der Sie in Ihrer Rolle den gelähmten König geheilt haben, das Ihnen als Belohnung den Hass des Königs und seines ganzen Volkes einbrachte; sie töteten Ihren schönen Hund, und Sie weinten darüber und begruben das unglückliche Biest. Dann, nachdem eine psychische Reaktion stattgefunden hatte, waren Sie wütend geworden, die verzerrten Gesichtszüge drohten dem ersten Menschen, der an Ihnen vorbeikam, mit dem Tod, und als Sie vor einem Knaben standen, beruhigte sich Ihr edles Antlitz bis zum Schluchzen. Das, Herr Olaf Fönss, war erhaben mit einem Wort, ich fand Sie großartig, wunderschön, prächtig und strahlend! Noch mehr Szenen und Bilder, die ich nicht schreiben darf, denn es bräuchte einen ganzen Band. Ich habe noch nie einen Künstler wie Sie getroffen, auch unter den Frauen nicht, alle Prominenten der aktuellen Leinwand reichen Ihnen noch nicht einmal bis zu Ihrem Knöchel, um Farnum, Mary Pickford, Douglas Fairbank und Co zu zitieren. Ich freue mich zu hören, dass Herr Aage Fönss Ihr Bruder ist, ich habe ihn in »Parjure« und »L’Ami Commun« gesehen und muss ihm nur gratulieren. Ebenso wie Herr Valdemar Psilander und wie die Asta Nielsen, die einzige Begabte mit einem Talent, das Ihrem nahe kommt und die noch nicht in dem Film »Hamlet«, einer Kunstproduktion aus Kopenhagen, zu sehen ist. Wie viele vergebliche Versuche habe ich bei den Direktoren der Kinosäle in meiner Stadt und in der Umgebung unternommen, um Sie wieder auf der Leinwand zu sehen! Eine Passage aus dem Film »Homunculus«, in der ich Ihre Schönheit entdecken konnte, war, als Sie als Kohlenmann verkleidet waren in der vierten Staffel, Kommandant, die Menge erregend; dort waren Sie unordentlich, und immer ist es unordentlich, dass man eine sehr schöne Frau oder einen sehr schönen Mann sieht, wie Sie es sind! Sie haben eines dieser Gesichter, die man niemals vergessen würde! Ihre Züge sind die Perfektion, die ein geschickter Maler gerne reproduzieren würde! Jeder Mensch, der auch nur einen Punkt Ihrer Ähnlichkeit hat, ist schön; was ist mit Ihnen selbst! Sie haben eine Stirn von hohem Adel, überlegen in einem Wort, vor allem in Homunculus scheinen Sie von einer »Grabes-Schönheit«! Und das ist nicht alles, abgesehen von Ihrer charmanten Physiognomie haben Sie die Größe, Umfang, Form, die Muskelkraft, Lebensenergie und die Rechtschaffenheit, kurzum, Sie sind wie der Körper und ich vermute auch wie die Mentalität, der perfektionierte Mensch, Sie haben alles für sich und noch eine Sache die darstellende Kunst. Ich habe kürzlich im »Ciné pour Tous« gelesen, dass es kaum zwanzig wirklich magnetische Menschen auf der heutigen Leinwand gibt, und meiner Meinung nach scheint es mir so zu sein, und ich kann nur bestätigen, dass Sie wahrlich magnetisch sind. Sie sind nicht einer von denen, die aussehen wie Coutureschaufensterpuppen und Modegravuren, kurz gesagt, nicht der Regisseur-Automat wie der General [?] unter der aktuellen Welt der Leinwand [?]. Ich bin wohl viele Kilometer zu Fuß gegangen, um Sie auf der Leinwand eines kleinen, abgelegenen Dorfkinos wiederzusehen. Mein Geständnis, Mr. Fönss, ist aufrichtig. Glauben Sie auch keinem Wort der Schmeichelei, sind Sie für mich und einen meiner Freunde der einzige bewunderte und geliebte Künstler. Wie viele Menschen in Belgien fanden den Film »Homunculus« absurd, aber ich, ohne mich zu rühmen, verstand es, ich wusste, dass Homunculus ein Wesen war, das sich die Alchemisten des Mittelalters ausgedacht hatten, wie Paracelsus, der sagte, dass die Natur und die Kunst uns die Möglichkeit gaben, ihn zu erschaffen, und dass es ein bekanntes Genie sein würde, das zu den erhabensten Taten fähig ist. Natürlich ist dies vielleicht nur ein Hirngespinst, aber Homunculus war nun endlich in den Bereich der Wissenschaft vorgedrungen. Seitdem ich Sie auf der Leinwand gesehen habe, hat kein anderer Künstler mehr meine Phantasie beflügelt. Das erste Mal, als ich Sie sah, war ich zwölf Jahre alt, und ich fühlte in mir, verzeihen Sie den Ausdruck, ein Gefühl von Überwältigung, grandios; vor allem mit Orchesterbegleitung, mit einem Hauch von maestoso. Ich zähle zum jetzigen Zeitpunkt 18 Lenze, und fühle mich zum Kino hingezogen, sowie zur Kunst, nebenbei bemerkt waren Sie es natürlich, der mir diese unendliche Lust geboren hat. Ich habe vor, dieses Jahr nach Paris zu gehen, und wenn sich die Möglichkeit ergibt, einer französischen Filmfirma beizutreten. Ich hoffe sehr, angenommen zu werden, denn ich habe volles Selbstvertrauen und werde begleitet von einem Opernkünstler, einem engen Freund meines Vaters, und außerdem von einem wunderschönen, vollständig ausgearbeitetem [?] Drehbuch, dessen Verfasser ich bin, um es den Herren Regisseuren vorzustellen, was erneut meine fortdauernde Kunstbegeisterung beweist. Wenn ich in Paris bin, wenn es Ihnen nichts ausmacht, werde ich Ihnen mein Foto schicken. Ich bitte Sie, mein Herr, falls Sie ein Bild von Ihrer Person zur Verfügung haben, um es mir zu verkaufen, so senden Sie es mir so schnell wie möglich. Ich besitze bereits eine Photographie von Ihnen, nur habe ich sie in ein schönes Album eingeklebt, aber für meine nächste Reise fürchte ich, dass das Photo Schaden nehmen wird. Wenn ich nur zwei hätte, könnte ich eines bei meinen Eltern lassen und das andere nähm‘ ich mit mir, das ich als ein Heiligtum betrachte. Ich habe wohl im Haus Bodart sechs Plakate von Homunculus gekauft, aber das ist ziemlich umständlich, um damit zu reisen.
Ich schließe, mein Herr, indem ich Sie um Verzeihung bitte für meinen langen Brief und Ihnen meine vornehmsten und ehrerbietigsten Grüße ausspreche.
Ihr junger Bewunderer
Ganz ergeben,
APiron Sohn
Wenn es in Ihrem nächsten Brief, den ich hoffe, bald zu erhalten, nicht allzu indiskret wäre, Ihre genaue Größe und Ihr Alter zu erfahren?
Ich danke Ihnen im Voraus.
(Danish Film Institute, Copenhagen, Olaf Fønss collection no. 1275)